Elle est encore là cette gamine à la voix froide et livide
A beugler dans nos têtes une comptine terrible
Un genre de prophétie qui rate à chaque fois sa cible
Qui fait les poils frémir mais qui r’tombe là invisible
Les astres collés aux yeux comme des lucioles blanches qui grisent
Elle balance là ses chants dans l’vent comme des claques dans une bise
Elle emmêle ses rubans, se piège toute seule et tape sa crise
Les mains dans sa marmite elle fait bouillir qu’une boue grise
Elle était encore là cette nuit, jusqu’au p’tit jour et sa sale mine
Nous fixe, nous colle au mur ‘fin c’est c’qu’elle voudrait, alors elle s’échine
A nous foutre sur la gueule ses vieilles magies noires assassines
C’qu’y’a c’est qu’elle jette ses sorts comme des déchets aux abîmes
Avant d’être qu’une vieille peau dans un miroir sombre et vide
Le sourire sous l’chapeau, elle cible les sales langues qui la visent
Et le visage huant, elle chante, elle hurle toute immobile
Un genre de prophétie qui f’ra pas qu’rater sa cible :
« Gare à tes rires, quand passe l’effroi
A tes fous rires, à ton air narquois
Gare à tes rires, la prochaine fois
C’est sans sourire qu’on te retrouvera… »
On sent qu’c’est la ruine dès l’enfance, qu’là elle se plante, qu’elle a une graine
Toute pliée dans sa planque elle éructe ses sorts avec peine
Ç’qu’elle incante dans l’silence, ce qu’elle damne dans ses poèmes,
On sait pas trop ce qu’elle en pense mais elle le crache comme un problème
Elle veut prendre ces trains de nuit qui passent à l’arrière des cimetières
Voler au d’ssus des barrières mais ses souffles expirent dans les airs
Et puis lancer des éclairs mais c’est qu’des clins d’œil qu’elle sait faire
Alors elle tire la gueule sous l’éternité, le tonnerre
Même les corbaques se tirent d’elle et piaffent quand elle parle de mystère
Personne la voit venir ni repartir d’ailleurs pour l’enfer
Sous des bâtons de pluie, sous une nuit d’été, sur une grève
Elle pulvérise sa comptine en particules dans nos rêves :
« Gare à tes rires, quand passe l’effroi
A tes fous rires, à ton air narquois
Gare à tes rires, la prochaine fois
C’est sans sourire qu’on te retrouvera… »
A l ‘orée des chants d’maïs qui bruissent la nuit où les ombres trainent
On voit sa tête s’éclairer flotter et rouler sur la crête
Au bas d’une colline de breloques bric à brac fumant sous la neige
Elle voudrait qu’des golems s’enflamment et qu’l’enfer enfin... Samain
Gave le purgatoire, d’esprits malins un peu bêbêtes
Dans sept spirales infernales aux allures de foire, de fête foraine
Où la lueur des manèges s’étouffe et roule sous la poussière
Sous un ciel rose fluo où sifflent un avis de tempête :
« Gare à tes rires, quand passe l’effroi
A tes fous rires, à ton air narquois
Gare à tes rires, la prochaine fois
C’est sans sourire qu’on te retrouvera… »
credits
from Griffes,
released November 7, 2021
Texte et musique : Guillaume Fournier
Guitares, chants et scie musicale secondaire : Guillaume Fournier
Basse : Roberto Pace
Batterie : Maurizio Antonini
Scie musicale principale : Roman Gottwald
Mixé par Marcelo Mascetti à Limonhero Estudio
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